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Jeunesse et Santé
Jeunesse et Santé
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11 avril 2018

Article 2: Quels dangers pour la santé des jeunes ?

 

Carte heuristique sur la santé des jeunes. Copyright Maeva Aubert

Après avoir défini la jeunesse et la santé, nous allons maintenant nous intéresser aux problèmes de santé qui touchent les jeunes. Évidemment, une personne de 18 ans ne subit pas les même soucis qu’une autre de 88 ans (et heureusement pour nous, sinon la sécurité sociale aurait coulée depuis belle lurette !).

 

Voyons tout d’abord qui est concerné par la santé des jeunes. En première position, bien évidemment, les jeunes ! (rappelons notre tranche d’âge de 15-25 ans). Mais ils ne sont pas les seuls, loin de là. Sont également acteurs les médecins (généralistes, psychologues, gynécologues…), les infirmiers (infirmière scolaire dans les collèges et lycées), les nutritionnistes (qui sont amenés eux aussi à faire des interventions dans les établissements), les pharmaciens (achat de préservatifs, pilules, médicaments…), la sécurité sociale étudiante (adaptée aux besoins des étudiants, qui ont normalement une santé qui nécessite moins de soins que les personnes plus âgées). On peut également noter l’OMS, qui est concernée par tout ce qui touche à la santé en général.

 

 

Par quoi est concernée la jeunesse en terme de santé ? L’illustration présente permet de montrer (à titre non exhaustif) les différents thèmes qui touchent les jeunes. Ici, ce ne sont pas les maladies cardio-vasculaires, l’arthrose ou les rhumatismes qui sont récurrents, mais plutôt le tabac, les drogues, l’alcool et la prévention sexuelle.

Comme dit en introduction, les jeunes se découvrent à l’adolescence, et veulent tester toutes les nouvelles choses qui sont à leur portée. C’est pourquoi, c’est un moment très important pendant lequel il faut les guider et les aiguiller. Mais nous verrons que l’éducation doit se faire dès le plus jeune âge par les parents, car ce sont eux qui vont (inconsciemment) modeler leur enfant et ses futurs choix de vie.

Pour en revenir aux dangers de la santé des jeunes, les « pôles importants » dirons nous, sont ceux qui touchent à la sexualité et aux addictions.

 

On peut définir la sexualité de deux manières :

1. ensemble de phénomènes sexuels ou liés au sexe, que l’on peut observer dans le monde vivant
2. ensemble des diverses modalités de la satisfaction sexuelle

Le premier rapport sexuel chez les jeunes en France a nettement baissé depuis les années 60. Alors estimé à 18 ans et demi chez les garçons et 20 ans et demi chez les filles, les chiffres d’aujourd’hui montrent un avancement d’un an chez les jeunes hommes et de presque trois ans chez les jeunes femmes ! Des études réalisées en 2007 par l’Ined (Institut national des études démographiques) démontrent que de nos jours les garçons sautent le pas à 17,2 ans et les filles à 17,6 ans. Cependant, ces statistiques ne sont que des moyennes, certains jeunes goûtent aux plaisirs de la chair dès 15 ans tandis que d’autres restent vierges de tout acte jusqu’à leur vingtaine.

Cette baisse de l’âge de la première fois se traduit par une évolution des mœurs de la société. A l’époque, les jeunes femmes se devaient de rester vierges jusqu’au mariage, afin d’offrir leur virginité à leur époux. L’accès des femmes aux études et au travail a grandement participé à la modification de ce mode de fonctionnement, de même que leur émancipation et l’évolution de la pensée collective durant les années 70 (libération sexuelle). Ainsi la « pression » exercée autour de la virginité et de la « pureté » du mariage a régressé, et aujourd’hui on ne compte plus que 20 % de femmes ayant fondé une famille avec leur premier partenaire sexuel. Ainsi, la jeunesse s’est délestée de tous ses complexes, et profite pleinement de la vie. C’est pourquoi il est important de lui expliquer la nécessité d’une protection correcte, aussi bien contre les IST (Infections Sexuellement Transmissibles) comme le sida ou la syphilis, que contre les grossesses indésirées.

Pour le sida par exemple, en France en 2015, les moins de 25 ans représentaient environ 12% des découvertes de séropositivité, proportion qui n’a pas évoluée de façon significative depuis 2003. On peut donc supposer que les jeunes d’aujourd’hui sont concernés par l’utilisation de préservatifs et par des action de dépistage. Cependant, de mon point de vue, c’est encore un taux élevé, il faut donc continuer à sensibiliser la jeunesse au maximum sur les risques des toutes ces IST.

 

© Chaunu

 

 

Plus haut, je parlais également d’addictions comme étant un problème qui touche les jeunes. L’addiction est définie comme suit : dépendance d’une personne à une substance ou une activité génératrice de plaisir, dont elle ne peut plus se passer en dépit de sa propre volonté. Mais quelles sont donc les addictions des jeunes ? Pour la plupart, c’est à la cigarette qu’ils sont addicts. L’usage quotidien de tabac concerne ainsi 33% des garçons et 30% des filles de 17 ans en 2011 (respectivement 30% et 28% en 2008). Si avant 14 ans la consommation de tabac reste rare, son usage augmente nettement pour les âges plus avancés. En 2010, l’expérimentation de tabac concerne néanmoins 9 % des jeunes de 11 ans et 25% des adolescents de 13 ans (enquête HBSC /2006 et HBSC/2010). À 15 ans, c’est plus de la moitié des jeunes qui ont déjà expérimenté le tabac (56 %). Les niveaux sont stables pour ceux entre 11 et 15 ans par rapport à 2006. L’usage quotidien concerne 19 % des jeunes de 15 ans. Les jeunes fumeurs français se situent dans la moyenne européenne (pour les garçons comme pour les filles), alors qu’en 1999, la France se situait parmi les plus gros consommateurs. Seul un quart (25,1 %) d’entre eux fumait quotidiennement en 2017, contre près d’un tiers (32,4 %) en 2014, ce qui montre bien une baisse significative. Cependant, bien que l’on puisse affirmer que la consommation de tabac a baissé chez les jeunes, ceux qui fument deviennent de plus en plus dépendants. Chez les 15-25 ans, selon le mini-test de Fagerström (délai entre le réveil et la première cigarette et quantité fumée en moyenne chaque jour), le pourcentage de fumeurs réguliers dépendants est passé de 29% en 2000 à 43% en 2005 puis à 47% en 2010. Les garçons sont plus nombreux à être dépendants que les filles : 50 % vs 43 %. De même, une étude américaine (Development of symptoms of tobacco dependance in youths : 30 month follow-up data from Dandy study, in Tobacco Control, 2002) a démontré que la dépendance à la nicotine pouvait s’installer très rapidement (en quelques jours seulement) chez les très jeunes (12-13 ans), et ce même avec une petite consommation. C’est pourquoi il est également très important de sensibiliser ces jeunes à la toxicité du tabac et de la nicotine.

 

© pixshark.com

 

 

Après l’essai de la cigarette vient celui de la drogue. Un premier joint, puis un deuxième, un troisième….la sensation de bien être procurée par le cannabis pousse de nombreux jeunes à l’addiction. Le cannabis est le produit illicite le plus consommé en France, avec 17 millions de Français qui l’ont expérimenté. Premier constat : les fortes hausses constatées en 2014 ne se confirment pas en 2017. La proportion de jeunes de 17 ans ayant déjà goûté au cannabis a même baissé, passant de 47,8 % à 39,1 %. Cependant, le niveau de consommation régulière de cannabis demeure supérieur à celui de 2011 (6,5 %) et fait toujours partie des plus élevés d’Europe (OFDT). Cependant, selon une étude (Aramis), «Les jeunes estiment que le cannabis est moins addictif et “dangereux” que la nicotine, n’étant assimilé ni à la maladie ni à la mort. Cette image moins défavorable est accentuée par les propriétés “naturelles” prêtées à l’herbe.» De fait, c’est sous cette forme que se consomme aujourd’hui principalement le cannabis. Deux tiers (66,7 %) des jeunes interrogés disent avoir consommé du cannabis sous forme d’herbe plutôt que de résine (31,6 %). Ainsi, la « guerre » contre le cannabis n’est pas encore terminée, bien que les autorités sanitaire semblent gagner du terrain.

 

On peut également aborder la question de la consommation de l’alcool chez les jeunes. Si cette dernière est elle aussi orientée à la baisse, le phénomène est moins net que pour le tabac. La baisse de la consommation d’alcool est présente, mais lente. Cependant la découverte de l’alcool reste quelque chose de culturellement très présent dans notre société, que ce soit avec la famille ou avec les amis. Une grande majorité des adolescents (85,7 %) y a déjà goûté (contre 94,6 % en 2002).

L’alcool reste « massivement perçu comme banal, festif et convivial », souligne l’enquête Aramis, qui relève « la place centrale de l’alcool dans les sociabilités, parentales puis juvéniles, marginalisant les non-initiés ». La consommation d’alcool est une « obligation sociale qui débute avec l’initiation en famille ». Autrement dit, si on ne boit pas,on est « rejeté » par les autres membres de notre société. La prise d’alcool est donc une sorte « d’initiation » qui doit être passée avec succès pour obtenir le grade « d’adulte ».

 

© Chaunu

 

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